8 mars : Parce que chaque jour compte
Aujourd’hui c’est le 8 Mars et c’est la journée internationale des droits de la femme !
Ok tu n’es pas seule*, je l’avais oubliée. Parce que portée sur le sujet de la féminité depuis quelques temps, j’en avais oublié que la journée de la femme c’était pas tous les jours… Mais en fait c’est la « journée internationale des DROITS des femmes », mea culpa… Donc j’ai voulu me renseigner, prendre des news !
*(= seule ou seul)
Mon premier réflexe a été de chercher une mention de l’événement annuel dans ce gratuit féminin aux éditos souvent pertinents et décalés. Nada.
Des tas d’images de défilés (fashion week oblige) de multiples visages des icônes féminines mondiales, des looks et des physiques androgynes… On pourrait presque compter sur les doigts de la main les visages masculins qui paraissent dans ces pages, s’il n’y avait cette fichue rubrique culturelle …(joking). C’est définitivement une inspiration visuelle sur la libération de la femme, de son image, de son pouvoir.
Ma première pensée fût alors que, à priori, la petite victoire de cette historique journée serait d’insuffler cette énergie sans avoir besoin d’en parler…
Mais ma seconde pensée me rappela ce forum du féminisme auquel j’avais prévu de me rendre ce soir, que du coup, des événements pertinents il y en a et que clairement, ce n’est pas dans les pages affriolantes de magasines regorgeant de publicités que l’on a envie de la voir représentée, cette journée !
Et c’est bien sûr sur ce bien-aimé réseau social Instagram que tout est devenu plus intéressant.
Entre le @gangduclito qui propage ses affiches afin que plus personne n’oublie que la femme elle aussi à le droit à une sexualité exaltante, ou encore ce post de @femmessingulieres qui repost @roseaumag de 2018 « je veux pas te castrer je veux l’égalité » nous entrons dans le vif du sujet. J’y trouve aussi ces portraits de femmes imprimés sans aucune nuance de magenta parce que oui se dire que « rose = fille » bah… c’est sexiste. T’es une fille t’as le droit d’aimer le rose mais y a plein d’autres couleurs, t’as pas l’exclusivité!
Il y a également cette story de Dora Moutot qui s’interroge sur les mots « homm-age » et pourquoi pas « femm-age » ? Parce que oui bon nombre de mots n’ont effectivement pas de variante féminine…
Et enfin, le meilleurs pour la fin, ce témoignage d’Océane Viala (@ochhean) qu’on a rencontré via Madmoizelle (@madmoizelledotcom) et qu’on adore. Elle nous partage sa vision :
« Pour moi la journée internationale des droits des femmes est à la fois essentielle et dérisoire.
Essentielle parce qu’elle permet une piqûre de rappel, pour que les gens qui n’ont pas le nez dedans toute l’année se souviennent qu’encore aujourd’hui en 2019 des femmes crèvent dans le monde juste parce que ce sont des femmes. Elle permet qu’on se souvienne tous et toutes qu’il faut encore se battre, qu’il faut encore tenir, mais surtout elle permet de rassembler un peu plus les gens, au moins le temps de cette journée, grâce à tous les événements qui sont organisés, toutes les discussions, toutes les campagnes.
Mais elle me parait aussi complètement dérisoire quand je vois toutes ces marques qui en profitent pour nous vendre des rasoirs et des rouges à lèvre à moitié prix. Quand je vois toutes les réflexions qu’on se paye le 8 mars quand on va faire les courses ou qu’on va au restau, du style « oh bah c’est votre journée aujourd’hui joyeuse fête de la femme ! ». Ça me donne envie de casser des trucs parce que c’est là que je me rends compte qu’en fait non, malgré tout ça, y a encore un paquet de monde qui ne se rend pas compte de l’urgence de la cause féministe. Qui croient juste qu’on râle pour râler, et qui croient que nous balancer un « joyeuse fête de la femme hein c’est votre journée ! » ça nous fait plaisir. Plutôt que d’essayer d’arrêter de nous violer et nous tuer tout le reste de l’année.
Parfois pendant une fraction de seconde, bien installée dans ma petite vie privilégiée, entourée majoritairement de personnes éveillées au féminisme, je me permets de faire comme si y avait plus besoin de se battre, de parler, d’informer. Juste pendant une fraction de seconde ou un soir tout au plus. Mais je suis vite rattrapée par la réalité, et c’est à ça que sert une journée comme le 8 mars. A me souvenir que si moi dans ma vie privilégiée je me bats encore pour des droits que j’estime fondamentaux, il y a des petites filles et des femmes ailleurs dans le monde qui n’ont pas le tiers de ce que je considère comme acquis, et que si moi je m’arrête de me battre alors que j’en ai la quasi pleine liberté, alors c’est que j’accepte la condition de toutes les femmes dans le monde. Et ça c’est intolérable.
Rien n’est acquis, tout est fragile. Pas besoin d’aller très loin pour s’en rendre compte, suffit d’aller chez nos voisins occidentaux pour voir que notre liberté à disposer de nos corps et nos choix est loin d’être 100% acquise. Et cette journée est là pour nous le rappeler alors qu’elle soit belle, et sous le signe de l’Amour et de la sororité pour nous donner la force ! »
En conclusion, si je devais te donner des news de cette chère journée des droits de la femme qui existe depuis plus de 100 ans aujourd’hui (et officiellement grâce aux Russes !) :
– En gros est-ce qu’il y a encore du boulot à faire ? (Ceci est une question rhétorique!)
– Est-ce que les femmes ne méritent qu’une seule journée dans l’année ? (encore rhétorique!)
– Est-ce qu’il y a de l’espoir? ET BIEN … À toi de me le dire ! Car la vie c’est maintenant! Alors chaque jour, fais que les choses importantes comptent !
Et pour le mot de la fin :
« HUMANITÉ »
nom féminin
1. (PHILOSOPHIE) Caractère de ce qui est humain ; nature humaine (opposé à divinité, à animalité).
2. Sentiment de bienveillance, de compassion envers autrui. (Synonymes : bonté, pitié, sensibilité)
Pour aller plus loin : www.8mars.info